Comment composer des scénarios sociaux ? (Cours via ZOOM)
Descriptif:
Dans le cadre du suivi des élèves, en particulier autistes en milieu ordinaire, il arrive que les titulaires ou les accompagnant.es doivent recourir à la rédaction de scénarios sociaux pour expliquer à leurs élèves des situations sociales peu ou pas comprises.
C’est un outil flexible, très utile et extrêmement efficace ! De plus, lorsqu’on en connaît les principes, ils sont faciles à rédiger/composer en peu de temps.
Le rapport temps/résultat est gagnant à chaque fois !
Je vous propose de présenter :
- les principes sous-jacents à la conception des scénarios sociaux,
- les différentes formes qui existent et
- les modalités de présentation et d’écriture.
En deux heures, vous serez outillé.es 🙂 !
Formation via ZOOM
Tarif: 30 CHF
Cours ouvert à partir de 8 inscrits.
Une fois inscrit.es vous recevrez un mail dans la semaine du 4 novembre pour annoncer si le cours est maintenu ou pas et s’il l’est, les modalités de paiement 🙂
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Un∙e enfant autiste à l’école primaire : aménagements de base et enjeux de la collaboration famille/école
Lorsque septembre revient, les enseignant∙es se posent mille questions sur la composition du groupe-classe, sa gestion, sur le programme et sa planification, sur les aménagements à faire selon les élèves qu’ils et elles vont accueillir. Selon l’expérience de chacun∙e, les questions se multiplient parfois lorsqu’un∙e élève autiste est sur leur liste de classe. Parmi elles : ai-je assez de compétences pour bien l’accompagner ? Comment puis-je communiquer avec lui ou elle ? Puis-je gérer cet élève de façon optimale ? Va-t-il suivre le même programme que les autres ? A-t-il des comportements bizarres ? Fait-il des crises ? Si oui, comment vais-je m’y prendre avec les autres élèves ? Sait-il rester en groupe ? Sans aide, serais-je capable de gérer cet élève seul∙e ? Quels sont ses besoins ? Etc.
Dans la formation, après une présentation du fonctionnement autistique, les points suivants seront abordés :
> Que savoir et que faire avant son entrée en classe ? Outils & calendrier
> En classe, comment l’accueillir les premiers jours ? Aménagements & stratégies d’intervention
> L’évaluation des compétences scolaires de l’élève
> Comment construire son projet pédagogique en fonction du PER : différencier, aménager ou adapter ?
> La transition d’une classe à l’autre
La formation comportera également une partie atelier où, en petits groupes, des situations pratiques seront abordées.
Dates:
20.09.2024 ET 27.09.2024
9h00- 16:30
Lieu:
Lausanne
Inscription : click here
Mon élève autiste ne se met pas au travail : pourquoi ? Identifier les obstacles et réfléchir aux pistes possibles.
Organisé par l’IFP.
Descriptif
Vous êtes-vous déjà trouvé face à un.e élève autiste qui, malgré les compétences connues et reconnues, ne se met pas systématiquement au travail ? Ou se bloque durant la tâche ? Ou encore refuse de la continuer ?
Ces comportements étonnent souvent et inquiètent parfois les titulaires qui doivent assurer le bon rythme des apprentissages.
Dans le cadre de ce cours, nous allons dresser une liste des obstacles habituels, souvent liés à l’environnement, que ces élèves rencontrent et qui expliquent en grande partie ce genre de comportements. Puis, nous réfléchirons ensemble aux pistes pour y répondre.
Objectifs :
A la fin du cours, les participant.es pourront cerner le rapport entre le TSA et l’environnement scolaire et s’interroger sur les aménagements à mettre en place pour répondre aux besoins de leurs élèves.
Délai d’inscription:
15 janvier 2023
Inscription:
Lire la suiteUn∙e élève autiste au secondaire : quel soutien scolaire à l’école ?
Organisé par autisme suisse romande.
Cours de formation en autisme
Pour suivre ce cours, il est nécessaire d’avoir suivi un cours de formation théorique en autisme (connaître déjà les principes de la structuration des espaces, du temps et du travail en milieu inclusif).
- Intervenantes
- Marie-Jeanne Accietto et Mieke Conti
- Contenu
- Lorsqu’un∙e élève autiste franchit le seuil de l’école secondaire, il y a de nombreux changements qui l’attendent : le bâtiment scolaire, l’horaire, les camarades qui varient selon les matières, le nombre de professeur∙es, etc. Tout cela demande une grande autonomie et de la flexibilité et c’est précisément ce qui manque le plus souvent chez les élèves autistes. Face aux exigences scolaires et sociales du secondaire, ces élèves fournissent un triple travail (cognitif, sensoriel et social) et ils sont vite en surcharge avec un risque sérieux de décrochage.
Dès lors, comment connaître les besoins de l’élève autiste et comment y répondre ? Comment faire pour l’aider en amont ? Comment l’accueillir au secondaire : gérer la transition du primaire au secondaire ? Comment soutenir l’élève à suivre le rythme scolaire et atteindre le niveau d’autonomie exigée à cet âge au vu de ses difficultés ? Comment aménager le travail scolaire ? Comment donner sens aux apprentissages ? Comment gérer la communication entre profs ? Comment informer les autres élèves sur l’autisme : quoi dire, à quel moment et faut-il en parler explicitement ? Quels sont les parcours possibles de l’élève entre différenciation et adaptations jusqu’à la fin du secondaire.
La formation, qui débutera par une présentation du fonctionnement autistique, abordera ensuite les questions formulées ci-dessus sur la base d’exemples rapportés du terrain. Il y aura aussi un atelier pratique permettant à chacun∙e de réfléchir à des pistes en lien avec sa pratique.
- Public concerné
- Toute personne, autiste, parent, enseignant∙es, aides à l’intégration, enseignant∙es spécialisé∙es.
- Dates/durée
- 18 et 25 septembre 2024 / 2 jours
- Délai d’inscription
- 28 août 2024
Inscription:
Un∙e enfant autiste à l’école primaire : aménagements de base et enjeux de la collaboration famille/école
Organisé par autisme suisse romande.
Description
Cours de formation en autisme
Pour suivre ce cours, il est nécessaire d’avoir suivi un cours de formation théorique en autisme (connaître déjà les principes de la structuration des espaces, du temps et du travail en milieu inclusif).
- Intervenantes
- Marie-Jeanne Accietto et Mieke Conti
- Contenu
- Lorsque septembre revient, les enseignant∙es se posent mille questions sur la composition du groupe-classe, sa gestion, sur le programme et sa planification, sur les aménagements à faire selon les élèves qu’ils et elles vont accueillir. Selon l’expérience de chacun∙e, les questions se multiplient parfois lorsqu’un∙e élève autiste est sur leur liste de classe. Parmi elles : ai-je assez de compétences pour bien l’accompagner ? Comment puis-je communiquer avec lui ou elle ? Puis-je gérer cet élève de façon optimale ? Va-t-il suivre le même programme que les autres ? A-t-il des comportements bizarres ? Fait-il des crises ? Si oui, comment vais-je m’y prendre avec les autres élèves ? Sait-il rester en groupe ? Sans aide, serais-je capable de gérer cet élève seul∙e ? Quels sont ses besoins ? Etc.
Dans la formation, après une présentation du fonctionnement autistique, les points suivants seront abordés :
- Que savoir et que faire avant son entrée en classe ? Outils & calendrier
- En classe, comment l’accueillir les premiers jours ? Aménagements & stratégies d’intervention
- L’évaluation des compétences scolaires de l’élève
- Comment construire son projet pédagogique en fonction du PER : différencier, aménager ou adapter ?
- La transition d’une classe à l’autre
La formation comportera également une partie atelier où, en petits groupes, des situations pratiques seront abordées.
- Public concerné
- Enseignant∙es de l’école ordinaire, accompagnant∙es et enseignant∙es spécialisé∙es.
- Familles et personnes concernées.
- Dates/durée
- 1er et 8 mars 2024 / 2 jours
- Délai d’inscription
- 9 février 2024
Le coaching par les pairs : une piste à explorer
La littérature scientifique met en exergue le coaching par les pairs comme un des facteurs de la réussite de la scolarisation des élèves autistes (et d’autres).
J’en ai fait l’expérience depuis plusieurs années dans l’école où je travaille et toujours avec des supers résultats : meilleure compréhension mutuelle, développement de l’empathie et du sens de la différence dans la vision plus large de la neurodiversité.
Le coaching par les pairs pour les élèves autistes peut prendre différentes formes. Par exemple, les binômes-coachs peuvent aider les élèves autistes à naviguer dans les interactions sociales en leur fournissant des stratégies pour initier et maintenir des conversations, interpréter les expressions faciales et le langage corporel, et résoudre les conflits.
Les pairs-coachs peuvent également aider les élèves autistes à s’organiser et à gérer leur temps, à comprendre les attentes des enseignants, à s’adapter aux changements dans leur emploi du temps et à gérer les transitions entre les activités.
Mais attention être coach d’un élève autiste, ça se prépare 🙂 !
L’approche clé pour le coaching par les pairs est donc de s’assurer que les pairs-coachs sont bien formés et préparés à travailler avec leur camarade. Cela peut impliquer une formation pour les binômes-coachs sur les caractéristiques de l’autisme, les stratégies de communication efficaces et les techniques de coaching.
Il est également important que les binômes-coachs soient conscients de leurs propres préjugés et de leurs limites en matière de compétences. Les pairs-coachs doivent être capables de reconnaître quand il est approprié de demander l’aide d’un enseignant pour soutenir leur camarade.
Enfin, pour que le coaching par les pairs soit efficace, il est important que les enseignants et les professionnels de l’éducation soient intégrés dans le processus. Les enseignants peuvent, par exemple, aider à identifier les élèves qui bénéficieraient d’un coaching par les pairs et fournir des orientations et des commentaires aux pairs-coachs pour améliorer leur travail.
Je propose régulièrement par le biais de Education Inclusive un atelier ZOOM ou en présentiel sur une des approches préconisées pour la formation des élèves-coaches, vidéos et documents à l’appui sur la base de mon expérience sur le terrain. Pour connaître les prochaines dates n’hésitez pas à consulter le site ou à vous abonner à nos réseaux sociaux. Nous y diffusons notre actualité 🙂
PS :
Voici quelques articles pour les curieux 🙂 et pour aller plus loin :
- Carter, EW, Asmus, JM, Moss, CK, Biggs, EE, Bolt, DM, Born, TL, … & Weir, K. (2014). Stratégies de soutien par les pairs pour améliorer la vie sociale et l’apprentissage de tous les élèves. Recherche et pratique pour les personnes gravement handicapées, 39(1), 3-16.
- Finnegan, EG, Garwood, JD et Edelstein, H. (2016). Interventions médiées par les pairs pour accroître les compétences d’interaction sociale des enfants atteints de troubles du spectre autistique : considérations pour la pratique en milieu scolaire.
- Lai, MC et Kasari, C. (2013). Une étude longitudinale de la relation entre le développement du langage et le développement social chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique. Journal de l’autisme et des troubles du développement, 43(2), 276-288.
- Trembath, D., Balandin, S., & Togher, L. (2010). Enseignement par les pairs et communication améliorée et alternative pour les enfants d’âge préscolaire atteints d’autisme. Journal de l’intellectuel et du développement
- Kasari, C., Rotheram-Fuller, E., Locke, J. et Gulsrud, A. (2012). Faire le lien : Essai contrôlé randomisé sur les habiletés sociales à l’école pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 53(4), 431-439.
- Liu, KP, Wong, WW et Chen, LY (2013). Effets des interventions médiées par les pairs sur les interactions sociales et les compétences de jeu des enfants atteints de troubles du spectre autistique : une revue systématique.
- Santangelo, SL, & Cardon, TA (2020). Une méta-analyse des interventions médiées par les pairs pour les enfants atteints de troubles du spectre autistique. Recherche sur l’autisme, 13(2), 165-179.
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COURS – Le cerveau autiste : une cognition différente et une pédagogie spécifique ?
INSCRIPTIONS CLOSES
Les classes d’aujourd’hui sont très hétérogènes avec une multitude de profils d’élèves différents, qui apprennent chacun différemment. Comment rester maître à bord en tant qu’enseignant.e dans cette richesse, mais aussi dans ces défis qu’apporte la neurodiversité ?
L’élève autiste apporte-t-il une particularité supplémentaire pour laquelle il faudrait penser une approche, certes universelle, mais aussi peut-être un peu spécifique ? Comment rendre les apprentissages accessibles tout en assurant une bonne gestion des émotions, des comportements en classe ?
Dans ce cours de sensibilisation, nous aborderons ces questions de façon très concrète : quels outils utiles pour le plus grand nombre et lesquels pensés de façon plus individualisée ? Comment concilier tout cela dans le groupe-classe ?
QUI ?
> Cécile Coudert, Psychologue, Neuropsychologue, Thérapie cognitive et comportementale (TCC) , TEACCH Certified Practioner
> Marie-Jeanne Accietto, enseignante et formatrice spécialisée en autisme. Coordinatrice de Éducation Inclusive.
TARIF : 200 CHF
DÉLAI D’INSCRIPTION: 31 mars 2023
Lire la suiteLe langage oral: ces mots qui disparaissent
Un de mes élèves m’a dit un jour, à peu de choses près: “lorsque tu me parles, les mots disparaissent vite dans ma tête” .
Cette remarque m’a permis, dès le début de mes interventions, de développer le réflexe, souvent contre-intuitif pour les enseignant.e.s que nous sommes, de mettre le maximum d’informations par écrit et si l’élève n’est pas encore un lecteur de passer par des images.
Cette stratégie s’est d’ailleurs avérée efficace pour l’ensemble des élèves de la classe. J’en veux pour preuve toute récente celle d’un élève japonais arrivé dans notre établissement et ne parlant pas un mot de français, ni d’anglais. Il a été ravi d’avoir trouvé des pictogrammes en classe grâce auxquels il a pu communiquer ses besoins et ses désirs.
Dans son ouvrage, la Neurodiversité, Mélanie Ouimet dit: “le langage est un concept abstrait. En communication verbale, les mots sont éphémères: on ne voit pas les mots et ils disparaissent aussitôt prononcés. Les autistes sont des personnes de perception. Ils voient ce qu’ils voient: le concret. La communication écrite est souvent plus facile, car elle est concrète et plus claire. Bien des autistes comprendront que les sons sont des mots lorsqu’ils auront accès à du matériel imprimé. Certains autistes apprendront même à lire et écrire avant de parler si on leur donne accès au code écrit. Pour ces raisons, l’acquisition du langage ainsi que des codes sociaux est un processus d’apprentissage long, complexe et ardu pour les personnes autistes. “
Je pense que cela résume tout.
J’encourage donc vivement mes collègues enseignant.e.s à transmettre les informations sous forme visuelle 🙂 !
Lire la suiteS1, E2 – Chronique d’un petit quotidien en classe : Pierre
Lors du précédent épisode, je vous demandais pourquoi Pierre focalisait son attention sur le « made in China » et pourquoi il n’était pas aussi simple que ça de répondre à sa question, pourtant très judicieuse, de savoir : « est-ce que cette écriture est importante ? »
Si vous avez suivi des formations en autisme, probablement que vous reconduirez cette attention focalisée aux détails à la théorie du « manque de cohérence centrale » de Pierre.
Bon, faisons une halte vocabulaire… « manque de cohérence centrale »… manque ?
Pourquoi ne pas dire plutôt, « compétence » ? Compétence de voir ce que les autres ne voient pas a priori en premier ? Cette manière de dire déjà nous donne un autre regard sur Pierre. Pierre a eu la compétence de voir « made in China » et sûrement tout le reste aussi…
Dans cet exemple, peut-être, que cette compétence n’est pas forcément très fonctionnelle à nos yeux. A part que l’on pourrait se poser la question de savoir si le fait d’être fonctionnel soit vraiment un critère intéressant c’est la compétence que vous devez observer.
Si cette compétence est transposée dans un autre contexte, peut-être deviendra-t-elle très utile. Elle l’a été à de nombreuses reprises, notamment dans des grandes découvertes. Nous aborderons ce sujet à l’occasion.
Revenons à Pierre. Donc, Pierre a la compétence de voir les détails. Mais alors comment répondre à sa question : est-ce important ou pas ce « made in China » ?
Nous voici d’un coup plongé au cœur de notre métier d’enseignant.e.
Comment expliquer à un.e élève qui, comme Pierre, privilégie la prévisibilité du sens que les mots, au contraire, peuvent changer d’importance et parfois de sens selon le contexte ?
Il y a plusieurs réponses/pistes possibles à cette question et elles peuvent varier selon l’âge de votre élève et ses compétences linguistiques et/ou communicatives. Il faut donc toujours partir de VOTRE élève. Il n’existe pas, en autisme, de recette toute faite. C’est un mythe à déconstruire…
Pour Pierre, 5 ans, non lecteur (évidemment) la réponse a été de décomposer la réponse en plusieurs étapes :
1/ Observer la petite voiture et voir toutes ses caractéristiques, les noter sur une fiche
2/ Classer ces caractéristiques entre utile/ pas utile pour que la voiture fonctionne
3/ Associer les caractéristiques fonctionnelles à la notion de « important », les autres à celle de « pas important ».
4/ L’inviter à répondre lui-même à la question : est-ce important « made in China » pour jouer avec ta voiture ?
Il va de soi que selon l’âge de votre élève ou l’importance qu’il accorde à ce détail, votre réponse sera modulée. C’est à nous d’être flexible ! Notre rôle d’enseignant.e, c’est au final d’apporter une réponse au questionnement de nos élèves, même si ce dernier nous surprend.
Pierre a été content de savoir que « made in China », ce n’était pas important pour faire rouler sa voiture. Mais lorsque s’approchant du mur de notre école bariolé par des graffitis, il m’a demandé : « et ça, c’est important ça ? », j’ai vite compris qu’il s’agissait d’organiser assez vite, car la question était récurrente, une autre petite « halte vocabulaire »…
Je vous dis, nous sommes au cœur de notre métier en répondant à son interrogation… peut-être au cœur de notre métier autrement, mais au cœur quand même !
Dans le prochain épisode, je vais aborder la question de son parcours dans les premiers mois de sa vie scolaire, lorsque confronté à un environnement pas suffisamment sensibilisé à la pensée autistique, Pierre a failli en être totalement exclu…
Lire la suiteComment accompagner un.e élève autiste en classe ?
La question de l’accompagnement est importante. Parfois, on imagine qu’un.e élève doit être accompagné.e à 100%, puis à 50%, puis plus rien ; parfois on donne 2 périodes par semaine, ou 6 ou au 12, grand maximum.
Et on ne comprend pas très bien quels sont les critères pour attribuer le nombre de périodes de soutien. On parle souvent de moyens, plus précisément de manque de moyens, de disponibilités, de géographie, etc. Il est clair que l’école inclusive se construit sur la base d’une macro-réflexion.
Mais je pense qu’aucune macro-réflexion sera très efficace sans une connaissance des besoins du terrain. Faisons un focus sur l’autisme, puisque souvent on entend dire que ce sont ces élèves qui sont les plus difficiles à suivre.
J’ai toujours été très perplexe face à ce genre d’observations, mais bon… essayons de comprendre.
Accompagner un élève autiste (et bien d’autres) en classe suppose déjà qu’on n’imagine pas l’accompagnement comme un continuum allant d’un fort pourcentage vers un moins grand pourcentage avec l’idée sous-jacente que si l’élève a encore besoin d’un fort pourcentage d’accompagnement, alors il n’est pas apte à rester en milieu ordinaire. Non, c’est une vision administrative de l’accompagnement, mais pas basée sur les besoins de l’élève et des équipes.
Les élèves autistes ont comme principal défi, lorsqu’il découvre l’environnement scolaire, de faire des liens avec cet environnement souvent nouveau pour eux. Des liens avec les espaces, le temps qui s’écoule, les personnes (adultes et camarades), etc. Il s’agit aussi de s’acclimater à un rythme, à un environnement sonore et langagier…Bref, tout ce qui compose le social. Il y a de quoi être absorbé par tout ça… Et là l’aide est souvent précieuse.
Mais, souvent aussi et beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine, cette même aide peut devenir une entrave si elle est maintenue sans modulations. Un élève autiste peut avoir besoin de beaucoup d’aide dans certaines situations et moins ou plus du tout dans d’autres.
C’est pourquoi l’accompagnement d’un élève autiste relève d’un art… car il s’agit de composer avec la réalité de l’élève concerné. Il y a certes des principes de l’accompagnement que nous présentons d’ailleurs dans nos formations, mais il y aussi la réalité de l’élève dans le contexte Lambda.
Mais je pense que le plus important est de retenir ce principe : la pensée associative propre à sa manière d’être peut entraîner l’élève, malgré lui, dans une manière d’apprendre impropre. Si l’élève apprend à apprendre avec une aide, il lui sera difficile de se défaire de cette même aide. Mais en même temps, il a besoin de cette aide, surtout lorsque le contexte social est nouveau. Alors comment faire ?
Précisément, en ayant conscience du fonctionnement autistique et en se posant constamment la question : comment, dans chaque situation pédagogique ou informelle, je peux rendre cet élève le plus autonome possible en tenant compte du groupe-classe, de ses forces et de ses besoins ?
Dès qu’on aborde les choses sous cet angle, on comprend que cela nécessite des compétences précises de la part de l’accompagnant.e :
- Connaître le fonctionnement autistique (c’est la base !)
- Comprendre les enjeux d’une vision inclusive de l’école
- Connaître les principes de la collaboration entre professionnels (coopération) mais aussi entre parents et professionnels (partenariat)
- Avoir des notions pédagogiques pour suivre ce qui se passe en classe
- Connaître les outils spécifiques pour le développement de l’autonomie de l’élève
- Connaître le comment et le quand de l’apprentissage du social (ne pas imposer, ni pas partir des principes des non-autistes… donc connaître les besoins de l’élève concerné…)
- Savoir remplir le document de « suivi de l’élève » en collaboration avec les autres acteurs du terrain
- Etc
En fait, la figure de l’accompagnant.e. (aide à l’intégration) est essentielle à la réussite de la scolarité de l’élève concerné. Il est donc important d’assurer une formation spécifique pour cette catégorie professionnelle.
Lorsqu’on réussit à mettre en place tout ce qu’il faut, alors nos élèves autistes sont parfaitement à l’aise sur les bancs de l’école qui a pour but non seulement de transmettre des contenus scolaires, mais aussi et peut-être avant tout un savoir être ensemble avec chacun nos différences.
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