L’autisme, une autre manière de vivre le social
Il est très difficile pour la majorité des personnes de saisir qu’il peut y avoir une manière différente de vivre la relation sociale… et c’est que nous apprennent les personnes autistes. Comment l’école peut-elle s’adapter à cette réalité ?
Les personnes autistes, comme pour chacun, sont toutes différentes les unes des autres, mais toutes, d’une manière ou d’une autre, nous interrogent sur ce qui est au cœur de la pensée majoritaire, à savoir le social.
La « participation sociale » qui est au cœur du modèle MDH-PPH est souvent mal comprise sur le terrain, car ce critère devient comme une sorte de baromètre de la réussite inclusive. Nous développerons cette idée dans un prochain billet. Or, ce qui devrait primer c’est l’habitude de vie de l’élève qui est en face de nous. Si sa manière de participer au social est d’aménager les interactions sociales, le sens de la coopération et des échanges, alors c’est ce qui devrait primer pour cet élève.
L’école est un magnifique terrain pour apprendre le social, le sens de l’interaction et du vivre ensemble, mais quelles modalités choisir pour que le social ne devienne pas une source de contrainte et d’épuisement au niveau des apprentissages ?
Je pense important de tenir compte des styles de pensée que nous rencontrons dans la « condition » autistique et d’en faire un point de départ pour toute réflexion pédagogique. Nous ouvrons ainsi la porte à une immense richesse qui peut se décliner de mille façons dans nos classes. Il n’y a pas UNE pédagogie pour les élèves autistes, mais il y a certainement des principes pédagogiques et il faut les connaître. Sur cette base, il y a ensuite UN.E élève, celui ou celle qui est en face de nous, Pierre, Léo, Annick ou Hanna avec SON caractère, ses goûts, son histoire de vie et c’est avec toute cette diversité d’informations qu’il faut pouvoir composer une relation dans le groupe-classe.
Soyons curieux et il faut plus que jamais, selon moi, être des co-créateurs de l’école de demain. Mettons l’intelligence collective non pas au service d’une vision sociale de l’éducation, mais au service des multiples intelligences qui font le social.
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